On jase, là.
Depuis quelques jours, certains artistes, que je ne nommerai pas, par respect, ont partagé leurs réflexions sur l'après-Voix.
Des textes vrais, courageux, qui ont soulevé une certaine polémique. Et je les comprends. Parce que moi aussi, j'y suis passé.
Je l'ai fait à la toute première saison. Et il faut le dire : une émission comme La Voix, ça profite d'abord aux producteurs.
Ceux de l'émission, bien sûr, mais aussi ceux des artistes qu'on installe confortablement dans les fauteuils rouges.
C'est une émission à grande écoute, et cette vitrine-là sert surtout à relancer ou solidifier des carrières déjà bien établies.
Moi, avec plus de 40 ans de métier dans le corps, j'y suis allé humblement, avec l'envie de me reconnecter au public.
Quand je suis passé à l'écran, j'ai eu un bel élan de sympathie.
Mais c'est quand j'ai été sorti, après seulement deux émissions, que cet élan-là s'est doublé, triplé, même quadruplé.
Parce que je n'ai jamais eu droit au vote du public. Je n'ai pas eu la chance d'être vu et revu.
Et pourtant, j'ai continué. À voler de mes propres ailes.
Sans relance, sans promesse, sans contrat. Juste avec ma foi, ma voix et mes rêves.
Et entre nous, ça arrive aussi qu'on voie passer des talents incroyables, capables de prouesses vocales qui dépassent parfois celles des coachs eux-mêmes.
C'est un peu malaisant.
Alors oui, on jase.
Mais des fois, j'ai l'impression que ce serait peut-être la voix des participants qu'on devrait écouter un peu plus.
- Rick Hughes