Une icône des médias sociaux est décédée tragiquement

Figure controversée et radicale du Web, elle laisse derrière elle une communauté divisée, bouleversée et en quête de réponses.

Connue sous le pseudonyme de Mary Magdalene, Denise Ivonne Jarvis Gongora était suivie par près d'un demi-million d'abonnés. Son image publique reposait sur des transformations corporelles extrêmes, assumées et revendiquées comme un acte artistique et politique.

Les faits se sont déroulés en Thaïlande, dans la ville touristique de Phuket. Selon les autorités locales, l'influenceuse aurait chuté du balcon du neuvième étage d'un immeuble résidentiel, le Patong Tower, peu après s'y être enregistrée pour la nuit.

Son corps a été découvert vers 13 h 30 dans le stationnement de l'immeuble par des employés. Rapidement identifiée par la police de Patong, elle a été transportée à l'hôpital avant d'être transférée vers un centre hospitalier de Phuket, où une autopsie complète doit être pratiquée.

À l'heure actuelle, les autorités thaïlandaises n'ont confirmé ni la thèse de l'accident ni celle d'un geste volontaire. L'enquête est toujours en cours afin de faire la lumière sur les circonstances exactes de cette chute mortelle.

Certains éléments ont toutefois retenu l'attention des médias internationaux. Quelques heures avant son décès, Mary Magdalene avait publié sur Instagram un extrait de la scène finale du film The Truman Show, montrant le personnage principal quittant le décor sous les applaudissements.

Elle avait aussi partagé une photo d'elle enfant et modifié le nom d'un autre compte pour y inclure le mot « died », des gestes qui ont alimenté de nombreuses spéculations en ligne. Les autorités, pour leur part, invitent à la prudence.

Née au Mexique et de nationalité mexicano-canadienne, Mary Magdalene s'était installée dans une posture volontairement provocatrice. Elle affirmait avoir fait de son corps un manifeste, une oeuvre vivante dénonçant les normes esthétiques, le regard masculin et la marchandisation du corps féminin.

Au-delà des plateformes de contenus payants, elle se présentait aussi comme artiste plasticienne. Elle revendiquait un travail pictural et sculptural inspiré par l'esthétique psychédélique et l'exploration de l'identité.

Depuis l'annonce de sa mort, les hommages se multiplient. Plusieurs créateurs, artistes et personnalités du Web ont salué son audace, son indépendance et sa capacité à exister hors des cadres imposés. D'autres soulignent toutefois la fragilité qui accompagnait cette exposition constante.

Sa disparition relance une discussion délicate sur la pression des réseaux sociaux, la construction de l'identité en ligne et les zones grises entre provocation, art et vulnérabilité.

Pour l'instant, une seule certitude demeure. Derrière le personnage polarisant, il y avait une femme de 33 ans dont la vie s'est arrêtée brutalement, laissant une communauté sous le choc.