Le Québec affiche le taux d'incidence du cancer le plus élevé au pays et les experts sont inquiets
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Le plus récent rapport de la Société canadienne du cancer (SCC) révèle que le Québec devrait connaître cette année le taux de nouveaux cas de cancer le plus élevé au Canada, un constat lourd de sens pour la santé publique.
Selon les « Statistiques canadiennes sur le cancer 2025 », la province est estimée à 664 nouveaux diagnostics pour 100 000 habitants, un chiffre qui dépasse de près de 20 % celui de certaines autres provinces comme la Colombie‑Britannique.
Le Dr Denis Soulières, hématologue-oncologue et porte-parole de la SCC, juge que cette situation doit être « un signal clair» pour renforcer la prévention, le dépistage et les soins.
Des taux plus élevés pour les cancers du poumon, du sein et de la prostate au Québec
Le rapport précise que c'est au Québec que l'incidence estimée est la plus forte pour les trois cancers les plus fréquemment diagnostiqués : le poumon, le sein et la prostate.
Il ne s'agit pas pour autant d'une hausse de la mortalité : le taux de décès attribuables au cancer ne serait pas significativement plus élevé qu'ailleurs au pays, ce qui offre un peu d'optimisme.
Le Dr Soulières indique que le niveau élevé d'incidence ne s'explique pas uniquement par des facteurs comme le tabagisme, même s'il reste un élément important, notamment dans l'est du pays.
Il souligne aussi que la dynamique démographique, le dépistage et d'autres facteurs environnementaux ou liés au mode de vie peuvent jouer un rôle dans ce constat.
Pour lui, il est urgent d'agir « à tous les niveaux », de l'éducation à la clinique, en passant par des campagnes ciblées, pour éviter que cette tendance ne s'ancre.
Une incidence élevée signifie davantage de personnes touchées, davantage de familles mobilisées et davantage de besoins en service de santé.
Même si le taux de mortalité ne devient pas alarmant pour l'instant, la charge que représente plus de 66 000 nouveaux cas estimés au Québec (équivalent à 664 pour 100 000 habitants) ne peut être ignorée.
Les experts rappellent que les efforts de dépistage (ex. pour le cancer du col de l'utérus) qui avaient permis des succès documents sont maintenant à un plateau, et qu'il s'agit de saisir l'élan pour rattraper le retard.
Le cancer du col de l'utérus, par exemple, pourrait dans une large mesure être évité grâce à la vaccination contre le virus du papillome humain : « mais ça plafonne », regrette le Dr Soulières.
La prévention individuelle (arrêt du tabac, maintien d'un poids santé, activité physique) combinée à un système de santé bien préparé devient plus que jamais une priorité.
Au Québec, cette donnée frappe parce qu'elle confronte notre fierté collective à une réalité difficile : celle de devoir redoubler d'efforts pour notre propre population.
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