Un homme âgé commet l'irréparable avant d'être évincé

Publié le 17 mai 2021 à 21h41
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En préambule à cet article, il faut souligner que la loi stipule que depuis 2016, un locataire de plus de 70 ans qui vit depuis 10 ans dans son logement et a un revenu qui le rend admissible au logement social ne peut être évincé de son immeuble. Deux exceptions sont prévues à la loi : si le propriétaire de l'immeuble ou le nouveau bénéficiaire du logement a lui-même plus de 70 ans.

Pourtant, dans l'histoire qui suit, personne n'en a tenu compte. En effet, un homme de 73 ans, que nous appellerons Julian L. afin de préserver l'anonymat, vivait dans un appartement depuis une quarantaine d'années, à Verdun. Cependant, en décembre 2018, une terrible nouvelle est venue assombrir sa vie. Le nouveau propriétaire de son immeuble lui envoyait une lettre comme quoi il devait quitter son appartement.

Cet homme, qui ne pouvait se passer de sa famille et de ses voisins, n'a pas pu s'empêcher de s'enlever la vie 2 mois plus tard, soit le 4 février 2019, après avoir appris la nouvelle.

Mme Sarah John, qui vivait dans le même bloc que Julian, tissait des liens très étroits avec celui-ci, ainsi qu'avec une autre voisine, Shirley M., 80 ans. Celle-ci déclare par ailleurs : « Il ne pouvait pas imaginer déménager. C'était trop pour lui. »


Selon les dires de Mme John, la société à numéro qui a fait l'achat de l'immeuble était très insistante et mettait énormément de pression afin qu'ils quittent. Cependant, le propriétaire soutient qu'il ne connaissait pas l'âge de M. Julian et qu'il est très triste de ce qui est arrivé. Il ne se sent pas non plus responsable, ni coupable de sa mort.

Ce qu'il faut savoir dans tout ça, c'est que Mathieu G., qui leur envoyait les lettres d'éviction, est associé avec Dominic G. Cependant, le nom de Mathieu G. n'apparaît nulle part au registre des entreprises.

Une autre dame, qui elle aussi a reçu une lettre d'éviction, a interrogé Mathieu G. à savoir pourquoi il s'était présenté comme le propriétaire de l'immeuble. Celui-ci a alors prétendu que si son nom n'apparaît pas dans l'actionnariat de l'entreprise c'est pour faciliter l'accès de celle-ci au crédit. Finalement, l'homme offre des compensations monétaires afin que les gens quittent les lieux.

Quoi qu'il en soit, Mathieu G. et Dominic G. ont mis la main sur neuf immeubles résidentiels depuis 2018, tous dans le quartier Verdun. Ils ont procédé à l'éviction des locataires qui habitaient une quarantaine de logements.

Mathieu G. déclare aussi : « Quelqu'un qui fait une rénoviction, tu prétextes de rénover pour sortir un locataire de longue date, dans le but de prendre son logement qui était à un prix bien en bas du marché, pour ensuite le relouer au prix du marché, explique-t-il. Quand tu fais ça, tu vas à l'encontre de l'essence du règlement. Moi, c'est quelque chose que je n'ai jamais fait de ma vie, parce que je ne suis propriétaire d'aucun appartement. »

Pendant ce temps, Marie-Pierre Charland, la coroner qui a fait son enquête sur le décès de Julian, vient de rendre son rapport publique. Il y est écrit : « Selon le proche qui a découvert la dépouille, celui-ci était un homme qui paraissait très heureux jusqu'à la réception de l'avis, à la suite de quoi, tout a basculé. À partir de la réception de l'avis, il a perdu beaucoup de poids et il a paru avoir le moral dans les talons ».

Ses amis et ses proches ont voulu lui apporter de l'aide, cependant Julian leur aurait répondu de ne pas s'inquiéter, qu'il n'aurait pas besoin de nouvel endroit où rester. Cela donne froid dans le dos!

Mme Charland a aussi mentionné que Julian n'avait pas de maladie mentale, ni d'épisodes dépressifs. On n'a pas détecté non plus de présence de drogues ou de médicaments.

Source : Lapresse.ca
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