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Atteinte d'un cancer, Julie Drolet fait une mise au point sur sa santé


PUBLICATION
Melanie Cote
2 octobre 2025  (8h48)
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Julie Drolet
Crédit photo: Facebook

Dans le cadre de son anniversaire, le 30 septembre dernier, Julie Drolet a donné des nouvelles de sa santé.

Dans son message publié sur sa page Facebook, la journaliste a précisé qu'à la même date l'an dernier, elle passait la mammographie lui ayant permis d'apprendre qu'elle était atteinte d'un cancer du seins..
Vous pouvez lire son message complet ci-dessous:
« Je veux vous remercier du fond du coeur pour vos voeux d'anniversaire. C'est une grosse poussée de tendresse vers la guérison.

C'est ma fête, mais c'est surtout le premier anniversaire de la mammographie + échographie + biopsie qui m'ont sauvé la vie. J'avais pris congé le jour de ma fête, il y a un an, le 30 septembre 2024, pour aller passer cette mammographie que je repoussais par manque de temps. C'était l'époque où je travaillais vraiment beaucoup. Peut-être trop.

Ce fut un long parcours. Il y a eu le choc, la peur si forte qu'elle enlève la parole et donne le vertige. La peine qui met le coeur en lambeaux. La culpabilité de risquer de laisser mes enfants sans mère, ne plus être là pour eux.

Ensuite j'ai rassemblé mon courage et j'ai commencé à avancer dans ce long chemin parsemé de douleurs, d'apprentissages, d'espoir aussi.
J'ai été en arrêt de travail, je le suis toujours. J'ai eu le temps de réfléchir. Sur ma vie. Sur ma mort. Sur mes liens. Sur ce qui m'anime et me motive. Sur ce qui compte vraiment. Sur ce qu'il reste de nous quand on disparait, sur ce que je veux transmettre comme valeurs. C'était l'étape bilan de vie.

Et j'ai appris à vivre avec les petits deuils.
La privation de mon travail, la perte de mes cheveux, de mes cils de mes sourcils, la fatigue terrassante, c'était comme disparaître peu à peu. Être effacée. Perdre mon identité. Perdre des années de vie et me sentir propulsée trop vite dans la vieillesse. C'est ça aussi, la maladie. C'est très déstabilisant. C'est une crise d'identité. On n'arrive plus à trouver le fond pour se donner un élan vers le haut. On coule...

Et puis j'ai découvert mes outils qui me donnent de la force. Le petit cocon précieux de gens dont le coeur est tissé au mien. Mon grand chien qui, avec sa douceur et son amour inconditionnel de bonne bête, m'a ramenée dans le moment présent. La nature, si belle dans chacune de ses transformations qui me rappelle que je fais partie d'un tout tellement plus grand que ma toute petite personne.
Et vient alors la question: qu'est-ce que je fais avec la vie qu'il me reste, la vie de maintenant, malgré la maladie?

J'avais du temps. C'est le seul luxe qui me restait. Je me suis plongée dans la lecture des journaux. Je trouvais des textes intéressants, des perspectives qui amènent à réfléchir autrement. Peu à peu, j'ai partagé ces textes et c'est ainsi que j'ai commencé à préparer cette revue de presse qui est devenue quotidienne. Peu à peu, des gens l'ont découverte, s'en sont parlés, et soudain des milliers de personnes s'y sont abonnées.

Elles sont maintenant plus de 38 000... 38 000 raisons de me lever le matin et ''me mettre au travail'', du creux de mon lit, dans mon divan, à la table de la salle à manger, et lire, traduire, mettre en ligne... Cela m'a permis de regarder ailleurs que dans mon tourment intérieur. Cela m'a obligée à rester connectée à l'actualité et garder un peu de mon activité de journaliste. Cela m'a donné le sens qui me manquait par moment.

Et tous ces messages de gens qui appréciaient ce partage m'ont nourrie et motivée. Je n'étais plus qu'une personne malade et diminuée. J'étais encore une citoyenne qui peut contribuer, à sa façon.
Cette année de maladie a été un immense apprentissage.

À la dure, on apprend à trouver l'essentiel, quand il ne reste pratiquement plus rien et qu'on se retrouve dépouillé de tous les artifices. Le désir de vivre pousse à apprendre à se rebâtir, peu à peu. Apprendre à s'aimer, même comme ça. Reconnaître sa valeur, même dans les moments d'épuisement. Retrouver sa force, même clouée au lit.

Et dans mon cas, ça passe par trois mots: l'amour, la joie et l'abandon.
L'amour au sens très large qui inclut la famille, les proches, amis et collègues.
La joie, même si c'est parfois fugace, même si c'est juste une fois par jour, même dans les plus petites choses.

Et un certain abandon. Advienne que pourra, je lâche prise. Je fais de mon mieux mais je ne peux pas faire plus. Je fais confiance mais je n'ai pas le contrôle. Et si le pire arrive, ce sera ça. Je l'accepte et l'accueille comme une étape de la vie.
Et arrive alors une sorte de magie. Un sentiment de liberté et de gratitude. C'est sans doute le point où la spiritualité joue un rôle aussi dans ce parcours imposé par la maladie.

Mon aventure n'est pas terminée mais je vais de mieux en mieux. Il me semble que le pire est derrière moi. J'ai reçu le dernier traitement de radiothérapie vendredi dernier. Il reste encore du chemin mais je crois que je peux espérer de bonnes nouvelles et un retour au travail dans quelque temps. Je vous tiendrai au courant quand j'aurai des certitudes.

Pour l'instant, je veux vous remercier pour le soutien que j'ai senti dès le premier jour où j'ai annoncé que j'étais malade. Jamais je ne me suis sentie seule, même si la maladie et ses conséquences m'ont beaucoup isolée. Vos mots, vos pensées, vos voeux et vos prières ont construit autour de moi une lumière qui a repoussé les ténèbres du désespoir. C'est une lumière vers laquelle on doit se tourner, quoi qu'il arrive.

Je voudrais souligner la générosité de femmes extraordinaires qui, frappées elles aussi par la maladie, ont échangé avec moi. Certaines pendant des heures, au coeur de la nuit. On se tenait la main virtuellement les unes les autres. Un merci plein d'amour à celles qui, dans les derniers mois, sont décédées. C'était des femmes magnifiques de courage, de bonté et de solidarité. Je vous porte en moi pour toujours.

Je partage avec vous cet album photo de ma dernière année. Ça résume toutes ces semaines de chimio, scans, radios, immunosuppression, mais aussi détermination, accompagnement... Et Hercule, toujours bienveillant. »


Nous sommes très heureux d'apprendre qu'elle se porte mieux!
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Atteinte d'un cancer, Julie Drolet fait une mise au point sur sa santé

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