Je m'appelle Mike Ward. Je suis humoriste.
J'ai passé dix ans à me battre contre le système judiciaire à cause d'une blague que j'ai racontée sur scène.
J'ai été condamné par la Commission des droits de la personne du Québec, j'ai perdu en cour, j'ai fait appel, j'ai perdu encore, et j'ai dû aller jusqu'à la Cour suprême du Canada.
J'ai fini par gagner.
Mais ça m'a pris une décennie de combat.
Tout ça pour une joke.
Aujourd'hui, au Brésil, un autre humoriste - Léo Lins - vient d'être condamné à plus de huit ans de prison pour des choses qu'il a dites dans un show d'humour.
Pas pour un crime.
Pas pour un geste.
Pour des mots.
Des mots qu'il a dits dans une salle de spectacle, devant un public qui était là volontairement, pour rire.
On peut ne pas aimer ce qu'il a dit.
On peut trouver ça mauvais, déplacé, de mauvais goût.
On peut choisir de ne pas rire.
Mais personne ne devrait aller en prison pour avoir offensé quelqu'un.
L'humour c'est bordélique. C'est chaotique.
C'est censé provoquer. C'est censé déranger.
Et parfois, oui, ça dépasse les bornes.
Mais si l'humour est obligé d'être propre, sage, formaté et approuvé par le gouvernement ou les tribunaux alors ce n'est plus de l'humour.
Et si un État peut emprisonner un humoriste pour ce qu'il dit sur scène, qu'est-ce qui l'empêche de faire la même chose avec un autre artiste, un auteur, un chroniqueur, un journaliste, un citoyen ordinaire?
Ce qui se passe en ce moment au Brésil, ce n'est pas juste l'affaire d'un humoriste.
C'est l'affaire de toute personne qui croit à la liberté d'expression.
Je suis avec Léo Lins.
#FreeLeoLins
- Mike Ward