« En fait, le film, c'est plutôt sur l'indifférence du monde que sur le suicide. Le suicide est le prétexte pour accuser le monde. À l'époque où l'idée du film est née, je restais à Saint-Denis-sur-Richelieu, dans une maison extrêmement isolée, dans le troisième rang. J'avais eu un refus pour quelque chose, un projet quelconque. J'étais super déprimée. Je m'étais dit: ''Oh, je vais m'enlever la vie.''
Mais je m'étais aussi dit: ''Si je me suicide à Saint-Denis-sur-Richelieu, dans ma maison, à un kilomètre du chemin, il n'y a personne qui va le savoir. Ils ne vont pas me retrouver avant trois mois...''
Alors je me disais qu'il faudrait que je fasse ça sur la place Jacques-Cartier, dans le Vieux-Montréal, devant tout le monde, pour que ça ait un effet. Puis, il y a l'idée du film qui a germé. Et c'était plus sur l'indifférence des gens face à la mort de quelqu'un que sur l'idée de la mort comme telle. C'était l'idée de dire que ma mort n'aurait rien dit à personne! C'est ça qui était à l'origine de Sonatine. »